Villerupt est une petite ville lorraine d’environ 10 000 habitants, à la frontière avec le Luxembourg et à quelques kilomètres de la Belgique et de l’Allemagne.
En 1976 est né un peu par hasard le Festival du Film Italien de Villerupt. Dans le cadre de la Maison des Jeunes et de la Culture, un groupe de jeunes passion-nés de cinéma organisait des week-ends thématiques sur le western, la comédie ou encore la science-fiction... et cette fois-là, le cinéma italien connaissant un grand succès en France
Ils décidèrent de présenter, du 9 au 14 novembre 1976, une douzaine d’œuvres en distribution ou en avant-première, toutes en version originale avec sous-titres en français. Le nombre insolite de spectateurs (plus de 3 500) a conduit les organisateurs à renouveler l’expérience l’année suivante. D’édition en édition le succès a été grandissant jusqu’à dépasser 30 000 entrées en 1983. Les organisateurs, tous bénévoles, étaient environ une dizaine, dont quelques italophones.
Chacun avait des responsabilités différentes selon ses compétences, mais les décisions étaient collectives, conformément à l’esprit du temps.
Le festival est au centre d’une vaste zone d’« italianité diffuse » (les sous-titres sont toutefois nécessaires pour la grande majorité des spectateurs) et contribue à actualiser l’image de l’Italie et de sa production culturelle mais telle n’est pas l’ambition des organisateurs. Ils souhaitent principalement contribuer, sans aucun esprit polémique, à l’élargissement de l’offre cinématographique en direction d’un public varié, et donner à ce public l’opportunité de prendre part à un événement qui allie culture populaire et élitaire, de rencontrer directement les œuvres et ceux qui les produisent, hors de la médiation de l’industrie culturelle traditionnelle.
Cette année le Festival du Film Italien de Villerupt a choisi de mettre à l’honneur la région Frioul-Vénétie Julienne et sa Film Commission. C’est une région du nord-est italien qui confine avec l’Autriche et la Slovénie. Elle a été le théâtre d’affrontements meurtriers pendant la Grande Guerre. La bataille pour Gorizia a laissé un souvenir impérissable dans une chanson (Oh Gorizia tu sei maledetta...)
À la fin de la seconde guerre mondiale elle a aussi connu des règlements de comptes sanglants entre fascistes et antifascistes et entre Italiens et Yougoslaves.