Pendant l’ère baroque en France, certains hommes utilisent leur voix de tête pour chanter la partie de soprano. Alors qu’on a presque oublié aujourd’hui l’existence de ces chanteurs dans le paysage musical français de l’époque, le contre-ténor Arnaud Gluck, la théorbiste Alice Letort et Manon Papasergio s’attachent à faire revivre cette voix du « dessus mué », ou peut-être du castrat français, dans leur programme Le contre-ténor à la française. L’atmosphère intimiste du concert évoque celle d’un salon à la Cour, lorsque l’un de ces chantres exceptionnels, accompagné par les harmonies du théorbe, charmait les courtisans et le roi d’une voix qui « éclate si haut qu'on la tient, presque, sans égal ».